La prière, c’est être en relation avec Dieu, à travers Jésus qui est un frère, un ami. C’est réaliser qu’Il est présent là où nous sommes, dans le silence, la nature, avec les autres ou dans les événements les plus quotidiens de la journée… Mais comment proposer ce temps de rencontre à nos enfants avec cet ami ? Comment leur donner l’occasion d’entrer en prière ? Voici quelques pistes concrètes, en fonction de l’âge.
Avec les 2-7 ans
Première piste : Inviter l’enfant à s’émerveiller de la vie
Il s’agit de donner l’occasion à l’enfant d’aiguiser ses cinq sens pour cueillir la vie autour de lui[1]. Quel que soit le moment de la journée, on peut, de temps à autre, l’inviter à prendre le temps de

- respirer en réalisant que le souffle divin entre en lui à chaque inspiration,
- admirer la couleur des nuages, le croissant de lune, le costume d’une coccinelle,…
- savourer un morceau de chocolat ou la douceur du miel,
- écouter le chant d’un oiseau ou une mélodie au piano en fermant les yeux
- …
Tout cela en lui faisant prendre conscience que ce sont des cadeaux de Dieu. On peut alors avec lui entonner un chant de louange ou exprimer quelques mercis.
Deuxième piste : Découvrir la prière comme un temps d’amitié avec Jésus

A cette fin, l’enfant appréciera un moment intime en famille. Pour donner de l’importance à ce moment, on peut préparer ensemble un petit coin prière avec une belle image de Jésus, une bougie et un petit bouquet de fleurs. Prendre alors le temps de s’arrêter avec lui devant ce petit coin en l’invitant à s’asseoir et garder quelques secondes de silence initiera délicatement l’enfant à l’intériorité. On peut alors l’encourager l’enfant à dire merci pour quelque chose de beau dans la journée, à partager un souci, à exprimer une demande pour lui ou pour quelqu’un. Ces expressions peuvent se faire avec un mot, un dessin, un objet… On peut aussi chanter ou danser. Il est aussi possible de prier à partir d’un livre de prière ou de Bible adapté à son âge.
Notons qu’il est conseillé de ne pas dépasser dix minutes. La prière doit rester quelque chose de léger si l’on veut que l’enfant y prenne goût !
Troisième piste : à travers le jeu

La vie spirituelle est avant tout porteuse de joie. Des activités ludiques donneront une autre occasion à l’enfant de vivre cette joie : un bricolage qui lui permet d’exprimer sa relation aux autres ou à Dieu, des peluches que l’on fait parler (pour raconter une rencontre de Jésus ou questionner l’enfant sur sa journée), une mini comptine, un dessin animé ou une BD catho, un calendrier de l’Avent où l’on ouvre chaque jour une nouvelle fenêtre, etc. sont autant de façons de prier.
Avec les 8-13 ans
A cet âge, les enfants sont toujours réceptifs. Ils peuvent toujours s’émerveiller, chanter, mais aussi garder le silence et s’adresser à Jésus même s’ils ne le voient pas directement. Ils peuvent réaliser sa présence grâce à des éléments concrets. Voici quelques idées :

- Le rite prend une grande importance à cet âge-là : l’enfant appréciera qu’on prenne régulièrement un moment de la journée dans un petit coin prière qu’il pourra préparer lui-même. Il est important de toujours proposer un petit moment de silence et de s’adapter ensuite à la personnalité de chaque enfant : certains aiment plus chanter, d’autres parler spontanément de leur journée, d’autres s’exprimer à partir d’un livre, d’autres encore apprécieront entendre une histoire de Jésus avec des Playmobil.

- Le centre de la prière peut vraiment, à cet âge, se faire autour de la lecture d’un passage biblique (il existe des versions de la Bible adaptées à chaque âge). On peut inviter l’enfant à s’exprimer sur le passage choisi en s’adressant à Jésus comme à un ami : Que ressent-il ? Qu’est ce qui le touche, lui pose question, que désire-t-il Lui confier, demander ? Lui apporter l’une ou l’autre explication si nécessaire. Le parent se demande parfois ce que l’auteur a voulu dire de sa foi, pourquoi il a utilisé telle ou telle symbolique : c’est l’occasion pour lui d’aller chercher des clefs de lecture du texte, et de revenir à l’enfant avec l’explication ; l’enfant comprend ainsi que la Bible ne se lit pas au toujours 1er degré ! On peut même proposer l’un ou l’autre psaume qui lui montrera que l’on peut confier à Dieu ses joies, ses peines et même sa colère.
Vous trouverez ici un outil pour approcher la bible avec les enfants : https://catechesebw.be/2020/03/30/defi-n-9-la-bible/ - Avec l’enfant, chaque membre de la famille peut aussi prendre la parole en trois petites étapes : Merci, pardon, s’il te plaît.
- A cet âge, on peut dire ensemble les prières de l’Église comme Notre Père et Je vous salue Marie. Cela montre qu’au-delà du cercle familial, on unit notre prière à d’autres personnes qui prient.
Avec les ados

A l’adolescence, la proposition de prier en famille est plus complexe. Il est important de respecter, en la dédramatisant, la remise en question des schémas familiaux par l’adolescent. Ce qui a été semé avant l’adolescence donnera du fruit après ce passage vers la vie adulte (d’où l’importance de prévoir des moments de vie intérieure à l’âge de l’enfance). La spiritualité est liée à la vie intime, que la plupart des adolescents ne veulent pas partager à leurs parents. Beaucoup d’ados ne désireront donc plus s’associer à la prière familiale soit parce qu’ils passent par une phase de rejet, soit parce qu’ils souhaitent vivre leur spiritualité à leur manière (certains d’entre eux préféreront participer à des rassemblements de jeunes chrétiens ou vivre leur vie intérieure seuls).
Il convient simplement d’être disponible et présent, de répondre à leurs questions et de montrer que la famille continue à vivre de sa foi : la famille poursuit la prière avec les plus jeunes, lit un passage biblique ou une parole spirituelle avant ou après le repas (cela peut amener de très riches échanges !), participe à des actions solidaires et peut même, en ces temps de confinement, regarder la messe à la télévision dans le living : cela peut faire signe chez l’adolescent ; il peut capter des bribes de la célébration, venir un moment, faire un commentaire, en rediscuter au repas…
Des pistes peuvent aussi être proposées aux jeunes telles que sur le site : https://church4you.be/brabant-wallon/?s=prière
Certes, le goût à la prière prend très souvent sa source dans ce que cadre familial aura donné. Toutefois, c’est l’Esprit Saint qui appelle et fait grandir la relation à Dieu. Comme dit le P. Jean-Noël Bezançon: « On est responsable de ce que l’on sème, pas de ce qui pousse ![2]»

[1] L’enfant est naturellement observateur, et en tant que parent, l’aider à la spiritualité, c’est d’abord décider de mettre notre programme sur pause pour laisser notre petit découvrir et s’émerveiller de ce qui nous entoure. C’est être attentif à l’Esprit Saint là où il est. Ensuite, encourager l’enfant à réaliser le souffle de Dieu, les cadeaux de Dieu, la présence de Dieu, l’amour de Dieu, la force de Dieu, etc.
[2] https://croire.la-croix.com/Definitions/Priere/Comment-prier/Des-conseils-pour-prier-en-famille
A reblogué ceci sur Ressources pour temps de confinementet a ajouté:
Prier en famille – ce temps de confinement nous invite à découvrir, redécouvrir, approfondir la prière au coeur de la vie de nos familles.
Pour certains, c’est chose aisée pour d’autres un défi.
La service Couples et Familles vous propose quelques pistes pour vous lancer et oser donner vie à nos petites églises domestiques.
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